Les truffes ont une saveur et un arôme incomparables qui sont en fait assez difficiles à caractériser simplement parce qu'il n'y a aucun ingrédient qui soit parallèle à une profondeur de saveur aussi élégante et à un arôme enivrant. Les gourmets y trouveront la perspective de jouissances gastronomiques ; les agriculteurs y saisiront peut-être l’occasion de mettre en rapport et de reboiser des espaces nus et relativement stériles ; les esprits curieux, auxquels le vrai sourit encore plus que l’utile, suivront peut-être avec intérêt des tentatives faites pour résoudre le problème, en apparence si simple, en- réalité si difficile, de multiplier les truffes au moyen des germes dont leur substance est farcie. Pendant que les deux amants se désolaient ainsi à des centaines de lieues l’un de l’autre, le père de Reine s’en allait lentement au cimetière : ainsi l’avait pronostiqué le vieux médecin dont Miquel convoitait la clientèle. Il se rencontre en lui l’homme et le malade, deux natures différentes dont les contradictions expliquent bien des bizarreries ! Quel saisissement à l’aspect de deux enfants mort-nés ? Vous avez vu peut-être en moi la mère de famille occupée à protéger ses enfants contre le milan qui plane sur eux.
Quel que soit mon dévouement, je ne puis veiller à ce que nos colons n’amendent pas leurs propres terres avec nos fumiers ; je ne puis, ni aller voir si nos métiviers ne s’entendent pas avec eux lors du partage des récoltes, ni savoir le moment opportun pour la vente. Or, si vous venez à penser au peu de mémoire de monsieur de Mortsauf, aux peines que vous m’avez vue prendre pour l’obliger à s’occuper de ses affaires, vous comprendrez la lourdeur de mon fardeau, l’impossibilité de le déposer un moment. Les Juifs ont institué la fête des Purim en mémoire de cet événement. Elle avait vu cet immense malheur déroulant ses savanes épineuses à chaque difficulté vaincue. À la montée de chaque rocher, elle avait aperçu de nouveaux déserts à franchir jusqu’au jour où elle eut bien connu son mari, l’organisation de ses enfants, et le pays où elle devait vivre ; jusqu’au jour où, comme l’enfant arraché par Napoléon aux tendres soins du logis, elle eut habitué ses pieds à marcher dans la boue et dans la neige, accoutumé son front aux boulets, toute sa personne à la passive obéissance du soldat. Second raisonnement. Les féves sont farineuses, jusqu’au point qu’on s’en est souvent servi à faire du pain ; en sorte qu’elles doivent être de leur nature, aisées à broïer, & soûmises à l’action de l’estomac, donc elles sont peu sujettes à séjourner, à fermenter, & à causer des vents.
J’ai remarqué qu’on met des tas de sable un peu partout et qu’on les dérange selon la couleur du ciel : s’il pleut, on le disperse, s’il fait beau, on le ramasse. Il est croyable, ou vray semblable que vn tel a fait le cas, Suspicio pertinet ad illum, vel attiner. » S’il a le bonheur d’avoir du monde chez lui, tout s’efface, il est gracieux et poli. Pourquoi, lui dis-je, n’usez-vous pas de cette influence pour vous rendre maîtresse de lui, pour le gouverner ? Mais, dis-je, moi je n’ai jamais souffert ! Dans le désir de lui rendre la vie heureuse, et sans songer que je serais mère, peut-être l’ai-je habitué à me prendre pour sa victime ; moi qui en usant de quelques cajoleries, le mènerais comme un enfant, si je pouvais m’abaisser à jouer un rôle qui me semble infâme ! Ma récompense est ce terrible refrain : « - Je vais mourir, la vie me pèse ! Aussi les violentes secousses de ces dix années m’ont-elles abattue, maintenant ma sensibilité si souvent attaquée est parfois sans consistance, rien ne la régénère ; parfois l’énergie, avec laquelle je supportais les orages, me manque.
Vous voyez bien que je suis attachée à Clochegourde comme ces bouquets de plomb le sont à nos toits. N’ayant pas visité les côtes de la mer depuis que je m’occupe de ces questions, je n’ai pas encore eu l’occasion d’étudier les effets du flux et du reflux et des grands courans sur les roches de différente nature ; mais je ne pense pas qu’ils puissent différer beaucoup de ce que l’on observe sur les bords de nos lacs. Mais il arrive rarement qu’ils soient tous fécondés, si bien qu’à la maturité lorsqu’on recueille les graines, on n’en compte plus que le tiers, la moitié ou les trois quarts. Ce n’est pas sa sainteté qui nous assure que nous faisons la volonté du Seigneur en suivant ses avis, mais l’ordre exprès que Jésus-Christ nous donne d’obéir à ses ministres dans tout ce qu’ils nous commandent. Si je m’absentais, nous serions ruinés.